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Alors, Suisse romande ou Suisse française ?

Revenons sur une histoire de nom entre Suisse romande et Suisse française, mais pas seulement…

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Aucun homme politique helvète n’oserait parler de Suisse française en évoquant les cantons où la langue utilisée est le français. Ce serait perçu comme une provocation, voire même un blasphème ! Pourtant, il fut une époque où ce lien était clairement revendiqué.


L’appellation de cette partie de la Suisse où l’on parle le français a fait débat pendant très longtemps. Historiquement, l’actuelle Suisse romande a porté de nombreux noms : Suisse occidentale, Helvétie romande, Romandie, Suisse francophone… Mais tout au long du XIXe  siècle, l’appellation Suisse française arrive en tête.

La France, grande puissance enviée par beaucoup, apparaît souvent comme un modèle aux yeux des Suisses de langue française. Et même si le nom de Suisse française irrite un peu les Suisses alémaniques, il n’y a quasiment pas de débat, du moins jusqu’au début de la guerre de 14-18. Et oui, la Première Guerre mondiale divise le pays. Les Alémaniques sont germanophiles et les Romands francophiles.


Les débats, par voie de presse ou dans les arènes politiques deviennent vite tendus. La revendication de l’appellation Suisse française prend un sens particulier !


Divers événements viennent accentuer la conviction des Romands que les Alémaniques sont pro Allemagne et inversement bien sûr ! Entre 1914 et 1916, la presse romande met en avant le nom de Suisse française. La tension devient maximum et menace l’intégrité du pays. Il faudra une séance houleuse du Conseil fédéral pour que soit réglé le contentieux.


La “Paix de Berne”, compromis bien helvétique

La “Paix de Berne”, compromis bien helvétique, précise que si les Romands sont des amis fidèles de la France, ils ne sont pas Français et ils tiennent avant tout à la neutralité de leur pays. Pour ne pas aviver les tensions, la presse utilisera le terme de Suisse romande, plutôt que de Suisse française. La Seconde Guerre mondiale confirmera évidemment cette évolution.


Aujourd’hui, le débat est clos et il ne viendra l’idée à personne de parler de Suisse française !

Reste de cette époque le fameux terme, encore souvent utilisé de röstigraben que l’on peut traduire par barrière du rösti (galette de pommes de terre typique). Il exprime les différences de mentalités entre Suisse francophone et germanophone.


 
 
 

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