Confinement : les commerçants du Doubs souffrent de l’absence des Suisses
- Frontalier France Suisse
- 29 mars 2020
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Depuis la fermeture de la frontière décidée par la Confédération helvétique, les commerces du Doubs font grise mine. Et les travailleurs frontaliers français s’inquiètent pour leurs emplois.

Source: LeParisien.fr
« Les Suisses ont disparu. Ils sont venus très nombreux les derniers jours. Et puis, ils nous ont dit : Au revoir, on vous aime et merci pour votre travail. » Clotilde Jacoulot, à la tête de son petit supermarché fruits et légumes à Morteau (Doubs), a constaté, comme tous les commerçants installés près de la frontière franco-suisse, que les riches clients helvètes avaient désormais disparu.
La fermeture de la frontière, imposée par la Confédération helvétique depuis le 16 mars, dans le cadre de la pandémie de Covid-19 a eu pour conséquence logique la disparition d'une clientèle jusqu'ici très nombreuse, attirée en temps normal par les prix plus bas des commerces français. « Ils sont surtout très présents le week-end, a constaté David Hatton, patron du Leclerc de Houtaud (Doubs), proche de Pontarlier. Enfin, ils étaient. Ils achetaient beaucoup aux rayons boucherie, vins, parfumerie. Le dernier jour avant la fermeture, ils sont venus très nombreux. C'était l'équivalent d'une veille de Noël pour nous. Et depuis, il n'y a plus beaucoup de monde chez nous. »
En effet, Pontarlier (Doubs), est devenu, depuis plusieurs années, la zone de chalandise de la population suisse pour les denrées achetées, parfois, deux fois moins cher en France que dans leur pays. Pontarlier, 18 000 habitants, dispose d'une zone commerciale équivalente à celle d'une ville de 200 000 habitants. 850 commerces emploient près de 5000 salariés sur le secteur.
Du chômage partiel de l'autre côté de la frontière aussi
« La disparition de la clientèle suisse est un coup dur pour le commerce ici, lâche Denis Gérome, le président de la fédération des commerçants de Pontarlier. Tout le monde est catastrophé. Chez certains, le chiffre d'affaires issu des achats suisses représente autour de 30 %. »
A plus long terme, c'est le porte-monnaie des frontaliers français qui inquiète. Ce sont eux qui font vivre, encore plus que les Suisses, cette bulle de prospérité où, par exemple, une voiture se vend chaque jour, en moyenne, dans la concession Audi de la zone. Pour l'instant, une bonne partie des frontaliers français travaillent toujours en Suisse après avoir passé, chaque matin, la frontière où ils doivent présenter tous les documents nécessaires pour être autorisés à entrer dans le pays. Mais d'autres sont déjà au chômage, actuellement indemnisés et confinés en France, à la suite de la fermeture de leur entreprise en Suisse. « L'inquiétude est là. On ne sait pas comment cela va tourner pour les frontaliers qui sont la variable d'ajustement de l'économie suisse », ajoute Denis Gérome.
La fermeture de la frontière fait au moins quelques heureux. Côté suisse, les supermarchés ne désemplissent pas. « C'est vrai que l'on découvre des clients que l'on n'avait jamais vus, raconte un employé de la Coop de Neuchâtel. Ils sont revenus au pays ! »
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