Grand flou sur les salaires et le pouvoir d’achat
- Frontalier France Suisse
- 9 nov. 2019
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Les observations et les prévisions en matière de rémunérations laissent apparaître des contradictions peu rassurantes.

Source: tdg.ch
Décidément! Il paraît bien difficile, en Suisse, de savoir si l’on peut espérer une augmentation de salaire, voire une hausse de son pouvoir d’achat. L’Union syndicale suisse (USS) se montre très pessimiste. A peine plus d’un mois après la publication d’une étude d’un consultant saint-gallois, plutôt réjouissante et célébrée par une bonne partie de la presse helvétique. A tout cela se sont ajoutées des erreurs de l’administration fédérale, rendues publiques le printemps dernier.
«La Suisse a un problème de pouvoir d’achat. Les salaires réels font du surplace et les rentes du 2e pilier baissent, alors que les cotisations augmentent. Cette évolution est dangereuse», prévient l’USS, représentant, formellement, environ 17% des personnes travaillant en Suisse. La centrale syndicale publiera sa propre analyse détaillée de l’évolution du pouvoir d’achat et des effets de la politique salariale et fiscale en Suisse, le 14 novembre. En présence de son nouveau président, le Vaudois Pierre-Yves Maillard.
Sans attendre l’USS, le consultant saint-gallois know.ch, spécialisé dans le conseil en ressources humaines s’était montré très optimiste au début de l’automne. Publiés à ce moment-là, les résultats de son sondage laissaient apparaître que plus de 60% des entreprises interrogées prévoyaient de majorer les salaires de leurs collaborateurs en 2020. Know.ch évoquait en outre une augmentation du pouvoir d’achat : les plus de 60% des firmes questionnées, annonçant des hausses de rémunération, mentionnaient il est vrai des hausses entre 0,75% et 1,5%, tandis que la BNS (Banque nationale suisse) maintient une prévision d’inflation pour 2020, à 0,2%.
Incident révélateur à Berne
A priori le sondage de know.ch paraît techniquement sérieux. Il repose sur des questionnaires adressés le printemps dernier à 274 entreprises helvétiques, employant en tout 563'000 personnes dans le pays. Les recherches de know.ch stimulaient encore l’ambiance de liesse, en annonçant la probabilité d’une hausse de pouvoir d’achat pour cette année déjà: la perspective repose sur l’annonce de hausses de salaire atteignant en moyenne 1.2%, par rapport au taux d’inflation attendu, à 0,4%.
Dans le contexte conjoncturel actuel, ne permettant pas d’exclure une prochaine phase de récession, il paraît toutefois difficile d’espérer. Un récent incident lié au Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) vient encore de la démontrer. Les prévisions d’inflation de cette administration se sont avérées inférieures à la réalité pour deux exercices consécutifs: 2017 et 2018. Du coup, les salaires réels (soit le taux d’inflation observé au cours de la période sous revue, soustrait de la hausse du montant nominal de chaque rémunération) ont en moyenne fondu de 0,4% en 2018 et de 0,1% en 2017.
Le SECO s’explique
Et ce mécanisme s’avérait inévitable : les données sur le taux de renchérissement de la vie prévu par le SECO servent de bases aux négociations entre partenaires sociaux, Aucune négligence ne saurait toutefois être reprochée à cet office. «Les méthodes que nous utilisons sont sans cesse réévaluées et perfectionnées. D’importants facteurs entrent cependant en ligne de compte et se révèlent difficiles à anticiper. En particulier la valeur du franc par rapport à celle d’autres devises et les cours du brut. Ces données restent exposées à de fortes variations. Et cela est valable pour toutes les prévisions, pas seulement celles de la Confédération», précise Fabian Maienfisch, porte-parole du SECO.
Dans ces circonstances, comment s’y retrouver dans ses propres attentes de hausses de salaire ?
Source: tdg.ch
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